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L'info décalée du Cameroun et de l'Afrique
mercredi 25 mars 2020
Le BMG TALK Live 001 / Penser par soi-même en période de crise (VIDEO)
Les BMG Talk Live sont des capsules vidéo pour vous aider à explorer et à sublimer votre potentiel créatif, votre leadership, votre inventivité au service de la performance et du talent dans votre vie professionnelle, personnelle. Become More an Greater!
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Cameroun/Afrique: Les billets de banque et pièces de monnaie vecteurs du Coronavirus Covid-19 ?
Fact Checking et bon sens
De nombreuses informations, parfois contradictoires sont émises par diverses sources sur le Covid-19, des sources les plus crédibles au plus douteuses. Malgré la crédibilité des sources, certaines informations restent contradictoires, notamment dans leur interprétation autant par des spécialistes que dans les médias. Des précisions sur le bon usage des masques de protection ont par exemple fait accroire que le port du masque était une forme préventive de protection. Qu’en est-il des billets de banque et des pièces de monnaie abondamment utilisées dans les principaux centres urbains du Cameroun comme ailleurs en Afrique subsaharienne à l’occasion d’achats dans les marchés, de payement du transport dans les taxis, les autobus ?
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Au Cameroun et en Afrique, pièces de monnaie et billets de banque sont abondamment utilisés au quotidien |
Les chercheurs, virologues, ont établis que le virus avait pour milieu de vie les gouttelettes de sécrétions buccales, nasales, oculaires d’un sujet contaminé ou malade. Ces véhicules, les gouttelettes, chargées en milliards de virus, peuvent transporter par contact direct ou indirect, généralement par les mains, des charges virales d’une surface ou matière au corps humain. Des surfaces et matières que peuvent être les pièces de monnaie et les billets de banque. Voici ce qu’en dit Christian Drosten, le virologue berlinois à l’origine d’un des premiers tests de dépistage du coronavirus dès janvier : «l’idée du virus collé à la pièce est à oublier» car il s’agit d’un virus enveloppé qui est «extrêmement sensible» au dessèchement (CheckNews/Libération). Un mot est important ici à relever : « assèchement ». Les gouttelettes chargée de virus, au contact de la chaleur, sont susceptibles de « s’assécher », ce qui ramène la question sur l’influence de l’ensoleillement continu sur des véhicules du Covid19 exposés à l’air libre. Selon une note d’information diffusée par le ministère de la santé français le 7 mars, « le risque d'être infecté par le Covid19 en touchant des pièces de monnaie, billets de banque ou cartes de crédit, est très faible. La meilleure protection consiste à se nettoyer fréquemment les mains avec un produit hydro-alcoolique ou à l’eau et au savon. » Le site CheckNews de Libération a également posé la question à des virologues outre-Atlantique, des professeurs en virologie de l’université Rockefeller de New York, Charles Rice et Paul Bieniasz. Ils se sont eux voulu plus prudents que leurs confrères européens. « Personne ne peut dire qu’il n’y a aucun risque », explique Paul Bieniasz, qui prend en considération l’aspect social du paiement : « Quand vous utilisez de l’argent, vous interagissez forcément avec une autre personne. Cette situation crée la possibilité d’une transmission par l’autre personne. C’est pour ça qu’on conseille aux gens de se laver les mains et de limiter les interactions sociales ».
Selon une étude de chercheurs américain publiée dans le New England Journal of Medecine (NEJM), le HCoV-19 (virus du Covid19) garde sa charge virale sur le cuivre, un métal, 4 heures de temps. Sur l’acier, cette durée de vie va jusqu’à 72 heures, soit l’équivalent de…trois jours. Or, les pièces de monnaie sont faites de métaux : aluminium, fer, cuivre, argent, bronze, acier.
Quant au papier carton, selon l’étude de chercheurs américains, le virus peut y vivre pendant 24 heures. Un billet de banque est fabriqué à base cellulose d’origine végétale (bois, coton). Les billets de banque sont bien évidemment recouverts des vernis de post-impression pour les rendre plus résistants aux liquides et aux manipulations. Les billets de banques restent donc à mi-chemin dans leur texture entre du papier et une surface synthétique comme du plastique.
Même si dans la vie courante, les pièces de monnaie ou les billets de banque ne sont pas imbibées en général de gouttelettes de liquides, cette hypothèse n’est pas à exclure ni à minimiser dans le contexte camerounais ou des pays subsahariens. Les attitudes et gestes barrières restent donc importants, notamment le nettoyage régulier des mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique. Dans d’autres pays, notamment en Chine, les autorités ont pris le partie de désinfecter aux rayons ultraviolets et des fortes températures les billets de banque en circulation (Yuan). En Corée du Sud, des billets de banque ont été retiré de la circulation pendant deux semaines. Au-delà des évidences scientifiques donc, le principe de précaution est finalement une question de bon sens.
Homedia/Éco du Marché dans EcoMatin du 25/03/2020
mercredi 18 mars 2020
Coronavirus/Afrique Centrale: s'autosuffire ou périr ?
Bien moins qu’un conflit militaire régional ou mondial, une menace invisible (un virus 400 fois plus petit que nos cellules, soit 0,15 microns), en quelques semaines, est en passe de mettre toute la planète, et une majeure partie de l’humanité, à l’arrêt complet. À genoux.
Une chose est certaine, il y aura un avant et un après. Un après qui pourrait commencer à se préparer pendant. Notamment pour les économies et la production d’Afrique centrale.
L’Amérique s’est coupée de l’Europe pour trente jours le 12 mars, l’Europe elle-même s’est coupée du reste du monde le 16 mars, se mettant en quarantaine. À l’intérieur de ses frontières, l’Italie, puis l’Espagne, la France, l’Allemagne se sont littéralement claquemurées, les citoyens étant instamment contraints à rester chacun chez lui. Écoles, universités, cafés, stades, aéroports…fermés. Et ce n’est pas une métaphore, que le président, Emmanuel Macron, de la cinquième puissance du monde, la France, ait répété six fois en une vingtaine de minutes, pendant son discours du 16 mars, la formule grave, « nous sommes en guerre » !
Depuis l’apparition du virus à l’origine du syndrome grippal et pulmonaire sévère Covid-19 dans la ville de Wuhan en Chine dans la province de Hubei (est de la Chine) en décembre de l’année 2019, la crise sanitaire a petit à petit impacté le flux de marchandises, de personnes au départ pour les premières, et à l’arrivée pour les secondes en Chine, manufacture du monde, où sont produits on et off-shore, plus de 30% des biens de consommation du monde aujourd’hui. Si un arrêt de la production en Chine des biens et un arrêt des expéditions pourraient générer des stocks invendus importants dans les entrepôts chinois et une mise en chômage de la main-d’œuvre locale, ailleurs, notamment en Afrique, les secteurs dépendants des importations directes ou indirectes chinoises seraient en rupture de stocks. Au niveau des États Africains, notamment ceux de l’Afrique Centrale, l’impact économique tient à la structure du produit intérieur brut de ces différents pays, notamment à la structure de leurs exportations. On aura remarqué qu’à la fin de la première semaine du mois de mars, il y a eu un krach des indices boursiers phares sur les places américaines, européennes, et asiatiques, lui-même concomitant à la dépréciation historique du baril du pétrole qui est descendu à un niveau jamais aussi bas que depuis la première guerre du Golfe en 1991 à 30 dollars…
Briser le syndrome hollandais
Selon la Commission Économique pour l’Afrique, l’impact de la crise du nouveau Coronavirus, pourrait coûter une décélération de 3,2% envisagé à 1,8% à la croissance de l’Afrique en 2020.
En Afrique Centrale, comme le démontre une autre analyse de la Commission, la crise du Coronavirus, dans ses conséquences sur la mondialisation, donc la circulation compulsive des biens et des personnes, pourra impacter les exportations pétrolières et minéralières des pays producteurs, ainsi que l’industrie des services touristiques des pays qui en sont bénéficiaires. Pour les pays producteurs de pétrole notamment, ce ne sont pas les restrictions en termes de transport qui induisent les pertes en recettes à l’export, mais bien la dépréciation du baril de pétrole, elle-même tributaire de la crise de la production de l’OPEP qui n’a pas trouvé un accord avec la Russie afin de baisser la production face à une demande déjà annoncée comme faible en 2020 en dehors la pandémie du Coronavirus. Mais surtout, la baisse conjoncturelle de la demande, les compagnies aériennes, l’industrie, dont la touristique et d’autres secteurs connexes étant à l’arrêt ou au ralenti. Les frontières fermées, ce sont également des avions cloués au sol. Des avions cloués au sol, c’est l’industrie des services touristiques alitée. Les pays, par trop dépendants à la rente pétrolière (syndrome hollandais), verraient leur croissance plombée, et la pression fiscale augmenter.
Ainsi, dans la Communauté Économique Régionale de l’Afrique centrale (CEMAC + CEEAC), selon la note de la Commission, les pays les plus exposés à la chute du cours du baril de pétrole sont : la Guinée Équatoriale dont le Produit Intérieur Brut dépend de 48% des revenus pétroliers, le Gabon (environ 45%), le Tchad (30%), la République du Congo (28%), l’Angola (27%). Le Cameroun, dont la dépendance du PIB est en dessous de 10%, la RCA, le Rwanda, le Burundi, Sao Tome et Principe et la République Démocratique du Congo en seraient moins ou pas impactés directement. À l’inverse, du point de vue des revenus liés au tourisme, Sao Tome et Principe dont le Produit Intérieur Brut dépend pour 76% du tourisme, le Rwanda (30%) et dans une moindre mesure le Cameroun (8%) pourraient être plus ou moins impactés par l’arrêt des voyages touristiques. De manière globale, annonce la Commission Économique pour l’Afrique, en dehors de Sao Tome et Principe fortement dépendant de l’industrie touristique avec une incidence de -34,2% sur le Produit Intérieur Brut, la crise du Coronavirus pourrait impacter négativement de -18,5% la création de richesses en 2020 de la Guinée Équatoriale, -17,6% celle du Gabon,, -13,1% celle de la République du Congo,-12,5% celle du Tchad, -10,9% celle de l’Angola, -6,4% celle du Rwanda, -4,1% celle du Cameroun, -1,9% celle de la République démocratique du Congo.
Au-delà de la crise boursière et financière et l’impact dans l’économie réelle qui va s’en suivre pour la croissance des pays de l’Afrique centrale en 2020, le Coronavirus est un coup de boutoir inédit à la mondialisation et ses corolaires : surproduction, surconsommation, sur-mobilité et donc, également, réchauffement climatique (pollution). Sur le plan conjoncturel, en Europe et le monde industrialisé, on assiste à une reconversion de l’économie en économie « de guerre ». Depuis le 11 mars, l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que l’épidémie du nouveau Coronavirus Covid-19 pouvait être qualifiée de pandémie. Au Royaume Uni, le Secrétaire à la santé publique a invité le 15 mars les industries, y compris automobiles, à produire des ventilateurs pour des réanimations respioratioires, précisant que le pays n’en disposait que de 5000 et pourrait en avoir besoin de bien plus pour sauver des vies. Le 15 mars, le groupe français LVMH, leader mondial du luxe (luxe, parfums, cosmétiques) a annoncé qu’il allait fabriquer sur certains de ses sites de production, du gel Hydra alcoolique « le temps nécessaire » durant la crise.
Déglobalisation et retour à l’essentiel
Dans les pays à l’économie diversifiée en Afrique Centrale comme le Cameroun, l’incapacité temporaire ou conjoncturelle à approvisionner la demande locale en nouveaux stocks importés de produits, peut permettre à l’offre locale identique ou alternative, d’écouler ses stocks ou de les produire, notamment dans le secteur de l’agroalimentaire qui bénéficie de l’avantage comparatif d’avoir la matière première essentielle sur place. Une telle opportunité, qui reportera les commandes sur des petites et moyennes entreprises locales est un gain en fonds et en capitaux pour de telles entreprises locales qui pourrait leur permettre, mieux qu’un endettement parfois inaccessible, de renforcer leur outil de production une fois la crise terminée. Et bien plus, ce qui est probable, la crise pourrait changer le mindset de la mondialisation telle que nous la connaissons aujourd’hui : délocalisations, recherche effrénée d’économies d’échelle, concentration verticale des sites de production. Il y aura de ce point de vue, un avant et un après Coronavirus 19. L’après Coronavirus ne sonnera pas le glas d’une mondialisation fofolle, mais il y aura une nécessaire tendance à la dé-globalisation qui pourrait s’articuler autour d’un rapprochement de la production des lieux de consommation, évitant ainsi de faire venir du bout du monde, ce que l’on consomme au quotidien. Il y a aura également un développement des alternatives à l’hyper-mobilité comme le télétravail, les téléconférences, le transfert des technologies.
Faudra-t-il continuer à mettre tous ses œufs dans le même panier en concentrant toute la production mondiale en Chine ? Ou en Asie ? La course au rabotage des coûts de production donnant lieu à la manufacture des produits de qualité moyenne et donc jetables et polluants restera-t-elle de mise au prétexte de vendre d’importantes quantités de marchandises parfois non nécessaires ? L’épreuve du confinement devra permettre à chaque État ou région à devoir, ne pouvoir compter que sur ses propres capacités techniques, technologiques en cas de crise mondiale sévère. Celle-ci devrait en appeler d’autres. On a vu des recherches s’opérer sur les modalités de contamination du virus Covid-19, des recherches se faire en vue de trouver un vaccin. L’Afrique, avec des pays au climat tropical, n’a peu ou pas mis en avant ses capacités en termes de recherche, d’innovation, au regard de ses conditions climatiques (soleil, poussière).
Emmanuel Macron, le président français l’a dit dans son discours du 16 mars : le confinement forcé imposé à la France et aux pays Européens sera l’occasion de … « revenir à l’essentiel ». Pour les pays d’Afrique Centrale, « l’essentiel » n’existe-t-il pas en local ? Pourquoi aller faire venir de la viande bovine à des milliers de kilomètres après mille et une manipulations alors qu’à quelques centaines de kilomètres, à des dizaines de kilomètres, on en produit à l’intérieur des frontières de la région ? Ces légumes et fruits reconditionnés, venus de loin, l’essentiel de nos besoins ne peuvent-ils pas être satisfait en stimulant la production des mêmes légumes et fruits sur nos terres fertiles ? En effet, de nombreuses importations alimentaires, qui grèvent sévèrement la balance commerciale des pays de la région, ont des alternatives locales, à condition d’en stimuler la production.
Sur ce plan, la camisole de force de restrictions et au confinement de l’Europe, des États-Unis, peut représenter une opportunité pour obliger l’écosystème de la production/transformation locale en Afrique centrale, à sortir de sa zone de confort et à devoir produire des alternatives locales faute des approvisionnements globaux, ou, alors, périr.
Produire, transformer, pour durablement, sortir, par la diversification des économies, du syndrome hollandais qui frappe des pays de la région par trop encore dépendants du cours du baril de pétrole.
François Bimogo
mardi 28 janvier 2020
KOBE BRYANT : Etole et symbole
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Kobe Bryant © Facebook official page |
Lorsqu’on marche sous les étoiles, on ne craint pas la nuit.
Lorsqu’on porte une étole sur ses épaules, on ne sent pas le poids des challenges qu’on affronte.
Lorsque chante l’aube des jours sans, on fait avec, avec entrain…
Les hommes trouvent leurs chemins en regardant les étoiles.
Les destins creusent leurs sillons en étant à l’école des étoiles.
Les destins creusent leurs sillons en étant à l’école des étoiles.
On n’a pas besoin de rencontrer les étoiles, pour profiter de leur lumière.
On n’a pas besoin de toucher le ciel pour voir les étoiles.
On n’a pas besoin, pour briller, d’être né sous la bonne étoile.
KOBE BRYANT, au-delà du sport, du basket-ball, tu m’as appris et a appris aux femmes et hommes de ta génération dans les années 2000, à suivre les étoiles.
L’arrogance du talent. Spectaculaire sur les parquets !
Le culte du succès, absolu.
L’ingéniosité explosive.
De l’amplitude dans le jeu, de l’attitude dans les tirs à trois points, de l’altitude vers le panier.
A te regarder faire, parfaire sur les parquets, on avait l’énergie de voler vers l’impossible.
Parce que tu étais, au cours des matchs, un faiseur d’impossible.
A te regarder faire, parfaire sur les parquets, on avait l’énergie de voler vers l’impossible.
Parce que tu étais, au cours des matchs, un faiseur d’impossible.
Une étoile ne s’éteint pas, c’est juste une étole qui passe d’épaules. Dans le monde, d’épaules en épaules, cette étole d’excellence, d’explosivité créatrice passera, pour que les étoiles continuent toujours de briller.
Sous le saule pleureur, avec Solaar, je pleure. Pas longtemps.
Parce que lorsqu’on marche sous les étoiles, on ne craint pas la nuit.
François Bimogo 27/01/20
samedi 31 août 2019
DJ Arafat : Comment être une idole et ne pas être un modèle
La star ivoirienne et africaine de la musique DJ Arafat, Ange Didier Houon de naissance qui s’est tuée accidentellement à moto le 12 août 2019 à Abidjan, a créé un tsunami, pour rester dans la démesure, d’émotions et de larmes à travers l’Afrique subsaharienne. Quelle idole, pour quel symbole ?
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DJ Arafat |
Grâce aux réseaux sociaux, une
vague d’hommages, de commentaires, d’opinions, a immergé les jours qui ont
suivi sa disparition. En pareille circonstance, il est difficile, pour rester
dans le vocabulaire marin, de ramer à contre-courant, tant les opinions
favorables, dithyrambiques coulent à flot. Les laudateurs du musiciens, en
transe, contaminent jusqu’à l’hystérie le commun de gens, y compris ceux qui ne
connaissaient pas le « phénomène » DJ Arafat, et même des personnes
avisées, qui perdent leur lucidité et leur latin, devant ce « Chinois »
(sic) des milieux populaires, d’une certaine culture suburbaine africaine, et
des habitués des boîtes de nuits demi-mondaines, où le rythme dont il a été sacré
« roi », le coupé-décalé, est un défouloir de la tension de la vie
quotidienne dans les centres urbains africains, et un exutoire aux désirs de
bonheur et de succès d’un bataillon de jeunes sans « pères » ni
repères.
Laissons l’homme et l’artiste. Le premier, l’homme, fut exceptionnel, c’est le moins que l’on puisse dire, et déjà, les circonstances de sa mort, en elles-mêmes, sont une éclatante métaphore de ce qu’il fut : il meurt comme il vécut. Le second, l’artiste, eut du succès populaire, offrant aux masses ce qu’elles voulaient, des pulsions, malsaines peut-être, mais des pulsions quand-même dans ce quotidien africain qui en manque ou tant, ou qui en a déjà beaucoup trop. A l’homme et à l’artiste, on va dire de reposer en paix.
C’est le symbole que l’on questionnera.
Certains se demandent pourquoi un tel torrent d’émotions, de
mobilisation, au-delà même de la famille des artistes Africains, voire du politique,
à des niveaux les plus insoupçonnés dans son pays, la Côte d’Ivoire :
obsèques nationales, moyens d’Etat, promesse de « musée », sans doute
pour panthéoniser cette « muse », au sens d’inspiration, d’élévation
( ?) de la « culture » (de l’ambiance, au sens du show à l’africaine).
On le sait, le politique sait surfer sur les vagues hautes, à fortiori un
tsunami dont les effets induits feraient grimper en popularité tout acteur qui
se hisse sur la vague et suit son mouvement auprès des masses. Business as
usual.
L’homme, l’artiste, le symbole
Il est donc, « normal » que DJ Arafat mort suscite
autant d’émoi ou de raffut. Il est (presque) « normal » que le
politique, ses compères, ses congénères, autant de stars et de people de « l’ambiance »
en Afrique surfent sur la vague de larmes et d’émotions populaires.
L’Afrique est un continent où dans bien de choses, l’anormal
a été « normalisé ». On accuse souvent facilement les politiques,
pour mieux se dédouaner soi-même. Si en Afrique, on célèbre autant « l’anormal »,
c’est que l’Africain lui-même serait « anormal », au fond.
En cela, le symbole « DJ Arafat » fait partie de l’anormalité
normalisée. Cela n’est, certes, pas unique à l’Afrique, c’est une tendance
sociale structurelle et intemporelle. Il prend simplement en Afrique des
contours plus saisissants. La représentation que s’en fait la jeunesse, du phénomène
« DJ Arafat », associée à certaines chaines de télévision
internationales de musiques urbaines, surajoutée aux télénovelas, les réseaux
sociaux dont se gave le jeune homme et la jeune fille africaine subsaharienne
aujourd’hui, a contribué à mener toute une génération d’Africains,
gaillardement à la dérive (restons dans le vocabulaire marin), ou à un naufrage
générationnel annoncé. Qu’est-ce que symbolise trivialement le « roi du
coupé-décalé » pour sa horde de fans : la démesure, l’excentricité, « l’ambiance »
comme mode de vie, ainsi que ce qui va avec : fumer, boire, danser, et
fricoter. Au-delà, l’affichage tape-à-l’œil dans des clips, des vidéos privées,
versions tropicales de celles de leurs congénères américains du « gangsta
rap », c'est l’hyperbole du voyou qui a réussi : maison de rêve, smala
de filles aux corps presque parfaits à demi nues, illusion d’argent facile. Du
storytelling, et non la réalité. Mais les jeunes qui en consomment sans filtre n’en ont cure.
En face, quelles images alternatives les sociétés africaines
d’aujourd’hui renvoient aux jeunes ? Il n’y en a pas beaucoup ; en
toute hypothèse, pas autant sublimées. Voit-on, mis en posture de « réussites »
alternatives, de jeunes entrepreneurs, des jeunes journalistes, inventeurs,
communicants, ingénieurs, ayant réussi et qui affichent ces signes tapageurs de
réussite ? Pas vraiment ou pas assez ; non pas qu’il n’en existe pas,
mais que certaines sociétés africaines, notamment d’Afrique subsaharienne, soient
encore hostiles à la réussite authentique et au talent, qui y est bien souvent
combattue avec acharnement. Le comble du paradoxe étant que dans le discours
public de monsieur tout le monde, on se plaigne que les choses ne marchent pas,
mais dans la réalité, on combat le talent : une forme de schizophrénie,
doublée d’un syndrome de Stockholm qui consiste à crier à l’obscurité,
tout en s’acharnant à casser les quelques ampoules qui brillent. C’est cette désinhibition
de certains travers sociaux, cette normalisation de l’image de « gangster »
que contribuait à renforcer la représentation du phénomène DJ Arafat. Donc ce
qu’il symbolisait aussi.
On peut rétorquer que c’était un « artiste », avec
sa charge de subjectivité, d’exclusivité, d’excentricité. Comme on l’a dit,
laissons l’homme et l’artiste de « talent » (même Hitler avait un
talent certain et un certain talent). Il serait prétentieux d’apporter un
jugement de valeur dans la contribution du « roi du coupé-décalé » à
la sous-culture urbaine, ou à la culture en général en Afrique. Ce qu’il
convient de pointer, ce qui est fait dans ces lignes, c’est le système de
représentation et de sublimation de la perception en tant que vedette, et l’incidence
de cette représentation sur la foule de ses suiveurs jeunes. Cette représentation
et cet impact seraient à classer au chapitre de l’anti-modèle ordinaire, parce
qu’ils représentent une forme de non vertu au moins, et au plus, un vice.
Il ne s’agit pas de parler des incartades humaines de l’homme,
ni du revers de la médaille de sa personnalité. On rétorquerait qu’il
produisait de la joie. Certes. Des filles de joie produisent également de la
joie, sont-elles pour autant digne du panthéon ? On le sait, pour
certains, peu importe si on baisse le pantalon pour entrer au panthéon.
C’est ici, que l’idole de jeunes, tourne le dos, au modèle
des jeunes.
François BMG
jeudi 4 février 2016
Innovation: Quand l’Etat fait la guérilla

En Russie,
l’entreprise de Larry Page (50,51%) se
partage le marché avec Yandex (41,7%), portail et moteur de recherche russe.
Même aux Etats-Unis, Google (78%) partage le marché avec Yahoo (8%) et Bing de
Microsoft (11%). En Europe, un jeune moteur de recherche lancé par une startup
française en 2013 veut inquiéter l’ogre de la Silicon Valley. Il s’appelle
Qwant. Il a les couleurs de son rival américain, mais s’en démarque par sa
volonté de respecter la vie privée et sa neutralité.
Son modèle économique,
dont le substrat reste évidemment la monétisation de l’audience, se démarque du
moteur de recherche de Alphabet Inc. La messagerie Gmail vous introduit dans
l’univers Google à travers son réseau social Google+, sa messagerie instantanée
Hangouts, son cloud Drive, la géolocalisation avec Maps et son navigateur
Chrome épie vos habitudes sur le net et vous géo localise via votre adresse IP.
Qwant surfe donc sur le mouchardage
de son concurrent pour s’affirmer. Dans sa stratégie de croissance rapide, la
startup qui veut détrôner Google en Europe a reçu 25 millions d’euros de la
Banque européenne d’investissement en octobre 2015. Alors qu’elle amorce en
2016 la phase de monétisation de son audience (rentabilisation), Qwant cherche encore la même somme, soit
16,4 milliards de F CFA, afin de poursuivre sa croissance et manger les parts
de marchés de son rival notamment dans les recherches en français, en allemand,
en italien ou en espagnol.
Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat au numérique du
Gouvernement Valls en France, vient de donner un coup de pouce à cette jeune
pousse ambitieuse, en installant ce moteur de recherche sur les ordinateurs du
ministère français de l’Economie et des finances et en demandant aux
fonctionnaires de l’utiliser plutôt que Google. Au Cameroun, des mesures de ce
type peuvent être prises pour donner la préférence aux startups locales dans
des domaines stratégiques. Ces startups en s’enracinant au Cameroun, pourraient
conquérir l’immense marché nigérian, soit pour les deux pays, plus de 200
millions d’habitants.
L’homme le plus riche d’Afrique, Dangote ne s’y est pas
trompé : à court et moyen termes, pour sa croissance, le Nigéria et les
pays voisins lui suffisent. En marketing, lorsqu’on a un concurrent trop fort, on
l’attaque de côté, c’est-à-dire sur ses points faibles. Une forme de guérilla.
C’est la stratégie de Qwant face à
Google. Au Cameroun, des jeunes entrepreneurs méritent d’être soutenus par
l’Etat, les institutions financières locales, pour que des startups brisent certains
monopoles de notre marché.
Paco Baimdje
Paru dans Le Quotidien de l'Economie, Cameroun du 28 janvier 2016
mercredi 13 janvier 2016
Cameroun: 20 000 innovations ! Et nous ?
C’est la Mecque de la technologie et de l’innovation en général, le Consumer Electronic Show de Las Vegas (CES) à l’ouest des Etats-Unis. Ce salon
international ouvert mercredi 6 janvier, est cette année, à sa 49ème
édition. Il donne à chaque fois, les
grandes tendances des produits et usages des objets innovants du quotidien des
consommateurs dans le monde. Cette année, ce n’est pas moins de 20 000
innovations qui sont annoncées, un record en près d’un demi-siècle d’existence
pour l’évènement !
Ces innovations concernent, comme les années
antérieures les objets connectées, de la maison au soutien-gorge en passant par
la voiture, tout peut se contrôler en présentiel ou en distantiel par une
surface connectée (smartphone, tablette, surface). La domotique (maison
intelligente), mais aussi la « dronotique »
avec ces petits avions qui du loisir pour la prise de vues aériennes, gagnent
en autonomie de vol, en stabilité par période d’intempéries et bénéficient
d’espèces de petites pistes d’atterrissage (drone port) directement sur une
plate-forme installée au creux de la lunette arrière d’un véhicule signé BMW.
Il y a de quoi avoir des étoiles dans les yeux, et sûr que certains Camerounais
souhaiteraient posséder, ou profiter de ces innovations …créées par d’autres.
Que faisons-nous nous-mêmes chez nous, pour encourager de jeunes ou des
entreprises Camerounais à passer du stade des prototypes à la production à la
chaîne pour bénéficier des facilités de produits et services innovants ?
Organiser des concours, pour primer telle idée, plus ou moins lumineuse et
utile, ou tout bonnement médiocre, en mettant en jeu quelques centaines de
milliers de francs CFA…Ce n’est pas déjà si mal, encore qu’on puisse soupçonner
les entreprises organisant de tels « challenges » de faire du
brainstorming et de la « RD » à moindre frais afin de se tailler une
boîte à idées gratuite qu’elles développeraient elles-mêmes en interne. Il faut
sans doute aller plus loin : les jeunes entrepreneurs, les startups ont
plus besoin de levées de fonds, d’investisseurs stratégiques locaux que de
« concours ». Les « challenges » c’est toujours utile pour
accélérer les idées, instiller l’émulation, mais ils sont encore plus efficaces
et pragmatiques lorsqu’ils mettent en scène des entreprises opérationnelles et
productives qui mettent en compétition non seulement leurs neurones, mais mieux
encore, des produits et des services près à l’usage, comme au CES de Las Végas.
Paco
Baimdje
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